Haïti. Ce mot résonne. Il s’accompagne d’un imaginaire et entraîne avec lui une série de représentations. Les légendes sur les pirates des Caraïbes se sont bien incrustées dans nos cerveaux. Les média et leurs images de tremblements de terre et de misère aussi malheureusement…
Nier la situation parfois catastrophique du pays ne serait pas honnête, mais la décrire continuellement et passer à côté de l’intensité de la vie sur place non plus.
Cette série de photos vise à montrer le quotidien, en toute simplicité.
Intense. Haïti est intense.
La beauté du lieu, la chaleur, les déplacements difficiles parce qu’aléatoires, la vie locale qui s’organise dans un chaos de persévérance, l’orage aussi bref que puissant, l’ennui… Tout ici est question d’intensité.
La vie s’écoule, au gré des besoins à court terme. On cuisine, on coiffe, on joue et on discute, on se débrouille, on va au travail quand il y en a. Et on crée. On crée pour survivre, pour s’occuper, on crée pour se purger.
Cuisiner, c’est d’abord se frayer un chemin à travers les passages étroits et étouffants du marché grouillant de monde.
C’est faire attention où on met les pieds pour ne pas se faire écraser par un taxi-moto. C’est slalomer entre les gens et les animaux, vaches poulets ou cochons. C’est négocier durement quelques Gourdes (monnaie locale) mais toujours avec une pointe d’humour.
Cuisiner est une affaire de créativité et de patience. Ici la cuisine équipée se résume à une table et du charbon. Mais on y met l’énergie, beaucoup de temps, et on y fait des miracles. Cuisiner, c’est surtout une affaire de famille.