En octobre 2017, j’embarque ma mère de l’autre côté de l’Atlantique à la découverte de New-York. Son rêve de gosse. Une claque visuelle et une aventure humaine.
2 mois plus tard, elle m’offre pour Noël un texte. Son texte. Son “carnet de route”, avec ses impressions à froid sur le voyage :
“Ce fut, outre la découverte d’une grande ville, une belle expérience entre mon fils et moi, (…)”
Sans doute un des plus beaux cadeaux que j’ai reçu. Je décide donc de reprendre ses écrits, et de présenter New-York à travers les yeux de ma mère.
Voici ses textes.
“New-York, c’est la densité : densité du béton, densité humaine, (…) cohue, circulation, sollicitation des vendeurs, et publicité lumineuse, tapageuse sur écrans géants. On succombe à sa démesure, yeux écarquillés (…)”
“J’ai été saoulée par ces édifices géants, à la conquête du ciel, m’appuyant parfois sur Benjamin avant que mon regard n’atteigne leur sommet; c’est dire qu’ils sont vraiment impressionnants…”
“Et l’on en construit encore sur les rares parcelles libres de la cité, coincés entre deux grands frères, “on” c’est-à-dire des ouvriers acrobates, artistes en leur genre (…) Ils évoluent dans les airs, loin de la foule déchaînée qui grouille à leurs pieds.”
“(…) toujours en métro, moyen de locomotion qui nous a menés partout, mais qui m’a soumise à rude épreuve : chaleur étouffante sur les quais, air froid dans les rames, escaliers interminables, mais… spectacle permanent (…)”
“(…) petit déjeuner au snack du coin, grouillant de monde, où nous retrouvions la jeune caissière noire au sourire pétillant, et aux yeux noirs immenses, pénétrants (…)”
“On ne peut bien sûr faire l’impasse sur le poumon de la city. J’ai déjeuné sur un banc, en compagnie de mon fils à Central Park ! (…) Le calme y est relatif,(…) mais son espace, ses arbres, sa verdure reposent du bitume. (…) J’y ai été amusée, cette fois-ci par la fréquentation nettement plus dense du dimanche, composée de familles entières se transformant en joggeurs, des plus petits, poussés, aux plus grands poussant les poussettes – rendement, rendement !”
« Une ouverture panoramique, un « bol d’air » : voilà ce qu’a été notre découverte des Brooklyn Heights sur l’Hudson River, l’East River, le Brooklyn Bridge, la vue au loin sur la statue de la Liberté : le fleuve y est imposant, l’air marin et vivifiant, la démesure de la ville reléguée en arrière-plan, (…) »
« La High Line (…) : un parc suspendu, implanté sur une ligne ferroviaire aérienne, au-dessus du quartier de Chelsea (…) entre des points de vue magnifiques sur l’Hudson River, les docks, les immeubles et… les avenues en contrebas, parfois même au travers de larges baies vitrées à partir des gradins d’un “théâtre urbain” (…).»
« Je l’ai donc aimée cette ville justement pour sa folie. Benjamin y a été mon guide, mon témoin, mon complice (…).
Je n’en reviens pas d’avoir été à New-York ! »
Danièle Lambert